Le classique de Steppenwolf, Born to be wild, morceau indissociable du film Easy rider, est vraiment le titre parfait pour évoquer Dennis Hopper, l'homme et l'artiste. Décédé en mai 2010 d'un cancer de la prostate à l'âge de 74 ans, cet icône de la contre-culture a eu une vie bien remplie.
Tout au long de sa vie, faite de moments de génies et de périodes plus sombres, Dennis Hopper n'a eu de cesse de dépasser la ligne blanche et parfois même de la sniffer. Son parcours fût un véritable concentré de rock'n'roll. Acteur multi-facettes avec plus de 200 rôles, il a pu aussi toucher à tout ce dont il avait envie : acteur donc, mais aussi réalisateur, photographe, peintre, poète et collectionneur d'art contemporain. Dennis Hopper a eu plusieurs vies en une et a toujours su évoluer sur la ligne de crête de son art, de ses arts, toujours à la merci du vide, mais surtout à la recherche de la liberté.
Tout au long de sa vie, faite de moments de génies et de périodes plus sombres, Dennis Hopper n'a eu de cesse de dépasser la ligne blanche et parfois même de la sniffer. Son parcours fût un véritable concentré de rock'n'roll. Acteur multi-facettes avec plus de 200 rôles, il a pu aussi toucher à tout ce dont il avait envie : acteur donc, mais aussi réalisateur, photographe, peintre, poète et collectionneur d'art contemporain. Dennis Hopper a eu plusieurs vies en une et a toujours su évoluer sur la ligne de crête de son art, de ses arts, toujours à la merci du vide, mais surtout à la recherche de la liberté.
Au départ, rien ne laissait présager de cette trajectoire. Il naît en 1936 dans une ferme au fin fond du Kansas, où il découvre le cinéma avec sa grand-mère. La famille déménage d'abord à Kansas City, puis à San Diego sur la côte californienne en 1949, où le jeune Dennis prend des cours d'art dramatique et fait ses débuts sur les planches. Acteur précoce, tout va très vite pour lui et à 18 ans il enchaine les rôles dans des films tournés pour la télévision.
Après une figuration dans Johnny Guitar, Nicholas Ray le fait débuter en 1955 au cinéma au côté de James Dean dans La fureur de vivre. Les deux acteurs enchaînent la même année avec un autre chef d'œuvre, Géant de George Stevens. Ils deviennent amis, mais rapidement James Dean finit avec sa Porsche dans le décor. À la fin des années 50, déjà alcoolique et caractériel, Hopper tient tête au vieux réalisateur de western Henry Hathaway et se grille avec les studios hollywoodiens. Il migre alors vers la côte Est où les excès en tout genre continuent. Il a voulu venir à New-York pour pouvoir étudier avec Lee Strasberg de l'Actors Studio. Il fréquente alors les galeries et le monde de l'art, la Factory, et rencontre Warhol et Duchamp, ce dernier avec lequel il réalisera une œuvre, Hotel green. En 1961, il se marie avec l'actrice Brooke Hayvard et s'installe à West Hollywood dans une belle maison qu'il remplit d'oeuvres de Warhol, Lichtenstein, Rauschenberg, ou encore Ruscha. Amateur de Pop Art de la première heure, il possède beaucoup de toiles qu'il a pu acquérir à des sommes raisonnables (par exemple une Campbell Soup de Warhol achetée 75$). Ce déménagement à lieu suite à un incendie de leur maison de Bel Air, qui servait aussi de studio à Hopper, qui a détruit la quasi totalité des peintures qu'il avait réalisées ces dernières années. Le traumatisme sera important pour Hopper, qui mettra plus de 20 ans avant de retoucher un pinceau.
Après une figuration dans Johnny Guitar, Nicholas Ray le fait débuter en 1955 au cinéma au côté de James Dean dans La fureur de vivre. Les deux acteurs enchaînent la même année avec un autre chef d'œuvre, Géant de George Stevens. Ils deviennent amis, mais rapidement James Dean finit avec sa Porsche dans le décor. À la fin des années 50, déjà alcoolique et caractériel, Hopper tient tête au vieux réalisateur de western Henry Hathaway et se grille avec les studios hollywoodiens. Il migre alors vers la côte Est où les excès en tout genre continuent. Il a voulu venir à New-York pour pouvoir étudier avec Lee Strasberg de l'Actors Studio. Il fréquente alors les galeries et le monde de l'art, la Factory, et rencontre Warhol et Duchamp, ce dernier avec lequel il réalisera une œuvre, Hotel green. En 1961, il se marie avec l'actrice Brooke Hayvard et s'installe à West Hollywood dans une belle maison qu'il remplit d'oeuvres de Warhol, Lichtenstein, Rauschenberg, ou encore Ruscha. Amateur de Pop Art de la première heure, il possède beaucoup de toiles qu'il a pu acquérir à des sommes raisonnables (par exemple une Campbell Soup de Warhol achetée 75$). Ce déménagement à lieu suite à un incendie de leur maison de Bel Air, qui servait aussi de studio à Hopper, qui a détruit la quasi totalité des peintures qu'il avait réalisées ces dernières années. Le traumatisme sera important pour Hopper, qui mettra plus de 20 ans avant de retoucher un pinceau.
Pendant cette période, il continue de tourner, mais à part des rôles dans Cool hand Luke, Hang 'em high et True grit, il ne jouera dans aucun film vraiment marquant. Il participe surtout à plusieurs expositions : en 1966 à L.A. et à Londres où il montre plusieurs de ses sculptures. En 1967, après 7 années de travail, il arrête la photographie, qu'il ne reprendra qu'en 1989 suite à un voyage au Japon.
Après avoir divorcé de sa première femme, il épouse en 1972 Daria Halprin, l'actrice rayonnante du Zabriskie Point de Michelangelo Antonioni. Ils divorceront 2 ans plus tard après la naissance de leur fille Ruthana.
Il se relance à nouveau en 1979 avec la sortie en salle de L'ami américain de Wim Wenders et d'Apocalypse Now de Francis Ford Coppola. Son interprétation du photographe hippie complétement défoncé est incroyable. Les années 80 sont donc les années de la renaissance. Il tourne alors dans Out of the blue qu'il réalise lui-même, dans Rusty James une nouvelle fois avec Coppola, dans The Osterman weekend de Peckinpah et Blue velvet de David Lynch. Son rôle de bad guy halluciné dans ce dernier film replace définitivement Dennis Hopper parmi les très grands acteurs d'Hollywood.
Il rebat les cartes et remporte la mise en 1968. Juste après le Summer of love, il tourne Easy rider, sûrement un des premiers films rock de l'histoire du cinéma américain. Ce western moderne où les choppers Harley font office de montures, est un road movie teinté de nihilisme, qui incarne l'esprit de la rébellion de la jeunesse à la fin des années 60. Primé au festival de Cannes, le film est un succès mondial et rapporte des millions de Dollars. Surtout Easy rider lance le Nouvel Hollywood, ce mouvement dont s'empareront les Scorsese, Coppola et De Palma.
Les années 70 sont les années de tous les excès : drogue, alcool, les deux mélangés et en grande quantité; Hopper est alors incontrôlable. En 1971, il réalise The last movie, dans lequel il incarne un figurant de western perdu au Pérou. Ce film, raté, provoquera une nouvelle fois sa disgrâce à Hollywood, qui durera jusqu'au milieu des années 80. Resté seulement 2 semaines à l'affiche, le film ne sera plus jamais montré.Après avoir divorcé de sa première femme, il épouse en 1972 Daria Halprin, l'actrice rayonnante du Zabriskie Point de Michelangelo Antonioni. Ils divorceront 2 ans plus tard après la naissance de leur fille Ruthana.
Il se relance à nouveau en 1979 avec la sortie en salle de L'ami américain de Wim Wenders et d'Apocalypse Now de Francis Ford Coppola. Son interprétation du photographe hippie complétement défoncé est incroyable. Les années 80 sont donc les années de la renaissance. Il tourne alors dans Out of the blue qu'il réalise lui-même, dans Rusty James une nouvelle fois avec Coppola, dans The Osterman weekend de Peckinpah et Blue velvet de David Lynch. Son rôle de bad guy halluciné dans ce dernier film replace définitivement Dennis Hopper parmi les très grands acteurs d'Hollywood.
À nouveau Dennis Hopper s'enfonce dans les affres de la drogue et de l'alcool. Il enchaîne les cures de désintoxication et finit même interné dans un asile. Durant cette période, un certain nombre d'expositions présentent son travail photographique un peu partout dans le monde. En 1986, il s'installe à Venice Beach dans une superbe maison construite par l'architecte Frank Gehry, qu'il transforme en véritable musée du Pop Art.
Depuis la fin de sa cure de désintoxication, Dennis Hopper est plus serein, plus apaisé. Cette époque est très fructueuse en terme de création et également sur le plan personnel. Il réalise Colors en 1988, film sur les gangs de Los Angeles avec Sean Penn et Robert Duvall dans les rôles principaux. Après son retour à la photographie, en 1992, il renoue avec la peinture avec une série de tableaux inspirés des graffitis présents sur les murs de L.A.. Il joue aussi dans The indian runner, le premier film de son ami Sean Penn. À cette période, il épouse Katherine LaNasa, avec qui il aura un fils, Henry Lee (qui a repris le flambeau et tient le rôle principal dans le dernier Gus Van Sant). En 1995, on le retrouve dans des rôles de méchants dans la même veine que celui qu'il interprétait dans Blue Velvet : de Speed à True Romance en passant par le Land of the dead de Romero.
Dans les années 2000, il tourne moins, mais expose beaucoup, à Vienne, à Amsterdam, au Japon... Il joue en 2002 dans la série 24. Une nouvelle fois il est exactement là où il faut être au moment où le cinéma se réinvente sur petit écran. Car il fût toujours du bon côté de la contre culture au moment exact où un nouveau mouvement allait éclore. Autre exemple avec le film Colors qui fait la part belle à la culture rap avant même son essor mondial.
Artiste complet, cinéaste de talent un peu maudit, aux films inachevés et souvent difficile à monter, photographe incontournable des années 60 qui a photographié les plus grandes stars de Paul Newman à Andy Warhol en passant par James Brown, collectionneur de Pop Art au flair indiscutable, il a joué pour les plus grands réalisateurs (Ray, Lynch, Ferrara, Wenders, Peckinpah, Coppola), fait tourner Nicholson, Fonda, Penn, Duvall. Il a eu mille vies et une carrière exceptionnelle où il a croisé les plus grands de chaque époque : de James Dean dans les 50's à Quentin Tarantino plus récemment. Il a été endurant à toutes les drogues, a su résister aux abus d'alcools, qui n'ont pas empêché ses nombreuses conquêtes féminines (dernière épouse en 1996).
Peu de temps avant sa disparition, Hollywood lui avait offert son étoile sur le "walk of fame", réconciliation à la dernière minute entre l'institution et cet acteur sublime, rentré dans le rang au crépuscule de sa vie.
Les éditions Taschen, qui avaient d'abord publié dans une édition limitée et totalement inabordable, un superbe livre regroupant les photos de Dennis Hopper prises entre 1961 et 1967, ont proposé depuis, une version à 50 euros, trouvable chez tous les bons libraires.
song "born to be wild" by STEPPENWOLFDepuis la fin de sa cure de désintoxication, Dennis Hopper est plus serein, plus apaisé. Cette époque est très fructueuse en terme de création et également sur le plan personnel. Il réalise Colors en 1988, film sur les gangs de Los Angeles avec Sean Penn et Robert Duvall dans les rôles principaux. Après son retour à la photographie, en 1992, il renoue avec la peinture avec une série de tableaux inspirés des graffitis présents sur les murs de L.A.. Il joue aussi dans The indian runner, le premier film de son ami Sean Penn. À cette période, il épouse Katherine LaNasa, avec qui il aura un fils, Henry Lee (qui a repris le flambeau et tient le rôle principal dans le dernier Gus Van Sant). En 1995, on le retrouve dans des rôles de méchants dans la même veine que celui qu'il interprétait dans Blue Velvet : de Speed à True Romance en passant par le Land of the dead de Romero.
Dans les années 2000, il tourne moins, mais expose beaucoup, à Vienne, à Amsterdam, au Japon... Il joue en 2002 dans la série 24. Une nouvelle fois il est exactement là où il faut être au moment où le cinéma se réinvente sur petit écran. Car il fût toujours du bon côté de la contre culture au moment exact où un nouveau mouvement allait éclore. Autre exemple avec le film Colors qui fait la part belle à la culture rap avant même son essor mondial.
Artiste complet, cinéaste de talent un peu maudit, aux films inachevés et souvent difficile à monter, photographe incontournable des années 60 qui a photographié les plus grandes stars de Paul Newman à Andy Warhol en passant par James Brown, collectionneur de Pop Art au flair indiscutable, il a joué pour les plus grands réalisateurs (Ray, Lynch, Ferrara, Wenders, Peckinpah, Coppola), fait tourner Nicholson, Fonda, Penn, Duvall. Il a eu mille vies et une carrière exceptionnelle où il a croisé les plus grands de chaque époque : de James Dean dans les 50's à Quentin Tarantino plus récemment. Il a été endurant à toutes les drogues, a su résister aux abus d'alcools, qui n'ont pas empêché ses nombreuses conquêtes féminines (dernière épouse en 1996).
Peu de temps avant sa disparition, Hollywood lui avait offert son étoile sur le "walk of fame", réconciliation à la dernière minute entre l'institution et cet acteur sublime, rentré dans le rang au crépuscule de sa vie.
Les éditions Taschen, qui avaient d'abord publié dans une édition limitée et totalement inabordable, un superbe livre regroupant les photos de Dennis Hopper prises entre 1961 et 1967, ont proposé depuis, une version à 50 euros, trouvable chez tous les bons libraires.
photographs 1961-1967 by DENNIS HOPPER (Taschen)
painting Dennis Hopper by ANDY WARHOL, 1971
painting Fractured girl (Billboard) by DENNIS HOPPER, 1964
photos by DENNIS HOPPER :
- Paul Newman, 1964
- Andy Warhol, 1963
- biker couple, 1961