born to be wild




Le classique de Steppenwolf, Born to be wild, morceau indissociable du film Easy rider, est vraiment le titre parfait pour évoquer Dennis Hopper, l'homme et l'artiste. Décédé en mai 2010 d'un cancer de la prostate à l'âge de 74 ans, cet icône de la contre-culture a eu une vie bien remplie.

Tout au long de sa vie, faite de moments de génies et de périodes plus sombres, Dennis Hopper n'a eu de cesse de dépasser la ligne blanche et parfois même de la sniffer. Son parcours fût un véritable concentré de rock'n'roll. Acteur multi-facettes avec plus de 200 rôles, il a pu aussi toucher à tout ce dont il avait envie : acteur donc, mais aussi réalisateur, photographe, peintre, poète et collectionneur d'art contemporain. Dennis Hopper a eu plusieurs vies en une et a toujours su évoluer sur la ligne de crête de son art, de ses arts, toujours à la merci du vide, mais surtout à la recherche de la liberté.

Au départ, rien ne laissait présager de cette trajectoire. Il naît en 1936 dans une ferme au fin fond du Kansas, où il découvre le cinéma avec sa grand-mère. La famille déménage d'abord à Kansas City, puis à San Diego sur la côte californienne en 1949, où le jeune Dennis prend des cours d'art dramatique et fait ses débuts sur les planches. Acteur précoce, tout va très vite pour lui et à 18 ans il enchaine les rôles dans des films tournés pour la télévision.

Après une figuration dans Johnny Guitar, Nicholas Ray le fait débuter en 1955 au cinéma au côté de James Dean dans La fureur de vivre. Les deux acteurs enchaînent la même année avec un autre chef d'œuvre, Géant de George Stevens. Ils deviennent amis, mais rapidement James Dean finit avec sa Porsche dans le décor. À la fin des années 50, déjà alcoolique et caractériel, Hopper tient tête au vieux réalisateur de western Henry Hathaway et se grille avec les studios hollywoodiens. Il migre alors vers la côte Est où les excès en tout genre continuent. Il a voulu venir à New-York pour pouvoir étudier avec Lee Strasberg de l'Actors Studio. Il fréquente alors les galeries et le monde de l'art, la Factory, et rencontre Warhol et Duchamp, ce dernier avec lequel il réalisera une œuvre, Hotel green. En 1961, il se marie avec l'actrice Brooke Hayvard et s'installe à West Hollywood dans une belle maison qu'il remplit d'oeuvres de Warhol, Lichtenstein, Rauschenberg, ou encore Ruscha. Amateur de Pop Art de la première heure, il possède beaucoup de toiles qu'il a pu acquérir à des sommes raisonnables (par exemple une Campbell Soup de Warhol achetée 75$). Ce déménagement à lieu suite à un incendie de leur maison de Bel Air, qui servait aussi de studio à Hopper, qui a détruit la quasi totalité des peintures qu'il avait réalisées ces dernières années. Le traumatisme sera important pour Hopper, qui mettra plus de 20 ans avant de retoucher un pinceau.


Pendant cette période, il continue de tourner, mais à part des rôles dans Cool hand Luke, Hang 'em high et True grit, il ne jouera dans aucun film vraiment marquant. Il participe surtout à plusieurs expositions : en 1966 à L.A. et à Londres où il montre plusieurs de ses sculptures. En 1967, après 7 années de travail, il arrête la photographie, qu'il ne reprendra qu'en 1989 suite à un voyage au Japon.

Il rebat les cartes et remporte la mise en 1968. Juste après le Summer of love, il tourne Easy rider, sûrement un des premiers films rock de l'histoire du cinéma américain. Ce western moderne où les choppers Harley font office de montures, est un road movie teinté de nihilisme, qui incarne l'esprit de la rébellion de la jeunesse à la fin des années 60. Primé au festival de Cannes, le film est un succès mondial et rapporte des millions de Dollars. Surtout Easy rider lance le Nouvel Hollywood, ce mouvement dont s'empareront les Scorsese, Coppola et De Palma.

Les années 70 sont les années de tous les excès : drogue, alcool, les deux mélangés et en grande quantité; Hopper est alors incontrôlable. En 1971, il réalise The last movie, dans lequel il incarne un figurant de western perdu au Pérou. Ce film, raté, provoquera une nouvelle fois sa disgrâce à Hollywood, qui durera jusqu'au milieu des années 80. Resté seulement 2 semaines à l'affiche, le film ne sera plus jamais montré.

Après avoir divorcé de sa première femme, il épouse en 1972 Daria Halprin, l'actrice rayonnante du Zabriskie Point de Michelangelo Antonioni. Ils divorceront 2 ans plus tard après la naissance de leur fille Ruthana.

Il se relance à nouveau en 1979 avec la sortie en salle de L'ami américain de Wim Wenders et d'Apocalypse Now de Francis Ford Coppola. Son interprétation du photographe hippie complétement défoncé est incroyable. Les années 80 sont donc les années de la renaissance. Il tourne alors dans Out of the blue qu'il réalise lui-même, dans Rusty James une nouvelle fois avec Coppola, dans The Osterman weekend de Peckinpah et Blue velvet de David Lynch. Son rôle de bad guy halluciné dans ce dernier film replace définitivement Dennis Hopper parmi les très grands acteurs d'Hollywood.

À nouveau Dennis Hopper s'enfonce dans les affres de la drogue et de l'alcool. Il enchaîne les cures de désintoxication et finit même interné dans un asile. Durant cette période, un certain nombre d'expositions présentent son travail photographique un peu partout dans le monde. En 1986, il s'installe à Venice Beach dans une superbe maison construite par l'architecte Frank Gehry, qu'il transforme en véritable musée du Pop Art.

Depuis la fin de sa cure de désintoxication, Dennis Hopper est plus serein, plus apaisé. Cette époque est très fructueuse en terme de création et également sur le plan personnel. Il réalise Colors en 1988, film sur les gangs de Los Angeles avec Sean Penn et Robert Duvall dans les rôles principaux. Après son retour à la photographie, en 1992, il renoue avec la peinture avec une série de tableaux inspirés des graffitis présents sur les murs de L.A.. Il joue aussi dans The indian runner, le premier film de son ami Sean Penn. À cette période, il épouse Katherine LaNasa, avec qui il aura un fils, Henry Lee (qui a repris le flambeau et tient le rôle principal dans le dernier Gus Van Sant). En 1995, on le retrouve dans des rôles de méchants dans la même veine que celui qu'il interprétait dans Blue Velvet : de Speed à True Romance en passant par le Land of the dead de Romero.

Dans les années 2000, il tourne moins, mais expose beaucoup, à Vienne, à Amsterdam, au Japon... Il joue en 2002 dans la série 24. Une nouvelle fois il est exactement là où il faut être au moment où le cinéma se réinvente sur petit écran. Car il fût toujours du bon côté de la contre culture au moment exact où un nouveau mouvement allait éclore. Autre exemple avec le film Colors qui fait la part belle à la culture rap avant même son essor mondial.

Artiste complet, cinéaste de talent un peu maudit, aux films inachevés et souvent difficile à monter, photographe incontournable des années 60 qui a photographié les plus grandes stars de Paul Newman à Andy Warhol en passant par James Brown, collectionneur de Pop Art au flair indiscutable, il a joué pour les plus grands réalisateurs (Ray, Lynch, Ferrara, Wenders, Peckinpah, Coppola), fait tourner Nicholson, Fonda, Penn, Duvall. Il a eu mille vies et une carrière exceptionnelle où il a croisé les plus grands de chaque époque : de James Dean dans les 50's à Quentin Tarantino plus récemment. Il a été endurant à toutes les drogues, a su résister aux abus d'alcools, qui n'ont pas empêché ses nombreuses conquêtes féminines (dernière épouse en 1996).

Peu de temps avant sa disparition, Hollywood lui avait offert son étoile sur le "walk of fame", réconciliation à la dernière minute entre l'institution et cet acteur sublime, rentré dans le rang au crépuscule de sa vie.

Les éditions Taschen, qui avaient d'abord publié dans une édition limitée et totalement inabordable, un superbe livre regroupant les photos de Dennis Hopper prises entre 1961 et 1967, ont proposé depuis, une version à 50 euros, trouvable chez tous les bons libraires.


song "born to be wild" by STEPPENWOLF
photographs 1961-1967 by DENNIS HOPPER (Taschen)
painting Dennis Hopper by ANDY WARHOL, 1971
painting Fractured girl (Billboard) by DENNIS HOPPER, 1964

photos by DENNIS HOPPER :
- Paul Newman, 1964
- Andy Warhol, 1963
- biker couple, 1961

let's go surfing



Voilà, ça y est, nous arrivons à la période de l'année que je déteste le plus. Celle où l'été s'en va sans prévenir. Les journées raccourcissent à vue d'œil et le soleil laisse la place au gris des nuages et à la pluie intermittente. Seul espoir, l'été indien, cette sorte de mini-réplique insuffisante qui cachera à peine les effets de l'automne.

Alors, que faire ? Garder l'esprit de l'été le plus tard possible. Ce sera toujours cela de gagné. Manger en terrasse, refuser de mettre un pull ou sa grosse veste d'hiver, laisser les fenêtres ouvertes... Chacun trouvera son moyen de résistance. Mais si cela ne suffit pas, on peut aussi se replonger dans le film qu'il faut en cette période : The endless Summer.

Tourné en 1966 par Bruce Brown, ce film culte représente le fantasme ultime de tous les amoureux de l'été et du surf. Robert August et Mike Hynson, deux surfeurs californiens, décident de suivre l'été à travers le monde pour découvrir, un continent après l'autre, les meilleures vagues et les surfer. Ils vont ainsi parcourir l'Afrique de l'Ouest et du Sud, l'Australie, la Nouvelle-Zélande ou encore Tahiti.

Comme tout voyage, c'est aussi un prétexte pour faire des rencontres, la mer servant de lien. En Côte d'Ivoire, malgré la barrière de la langue, ils initient de jeunes pécheurs au longboard. Pour leurs débuts, ces derniers, touchés par le virus, rentrent dans l'eau avec une planche en bois en guise de bodyboard. En Afrique du Sud, un automobiliste les prend en stop pour les mener sur la côte de leur rêve et finira par leur servir de chauffeur pendant trois semaines. C'est dans ce pays, à Cape St-Francis, que les deux surfeurs découvrent la vague parfaite (à voir : ici). Ils y expérimentent également le surf sur dune de sable.

En Australie, la langue commune aide à faire des rencontres et notamment de quelques jolies surfeuses. Malheureusement, les vagues ne sont pas au rendez-vous. Ils ont peur qu'il en soit de même à Tahiti où les locaux les découragent à coup de "Il n'y a pas de vague à Tahiti". A force de persévérance, ils découvrent quelques spots uniques dont cette vague avant-arrière plutôt rare qui permet de surfer vers la côte mais aussi vers le large.

Ce tour du monde se termine à Hawaï, qui est peut-être le concentré parfait de ce voyage : vagues parfaites et été quasi permanent. Parfois un peu trop stéréotypé quant à la présentation des territoires traversés (mais il faut se rappeler qu'on est au milieu des 60's), on peut regretter également l'absence de spots un peu plus aventureux tels que Bali, le Japon ou encore le Pérou. Mais l'exhaustivité n'est pas le but de ce film-documentaire très réussi. Les images sont belles, la musique de The Sandals rythme toutes les scènes de surf et le commentaire est assez drôle. The endless Summer a ainsi inauguré ce nouveau style : le Surf movie. S'ensuivra dans les années 70 et 80, une ribambelle de film comme Five Summer stories, Storm riders ou encore The endless Summer II, sorti en 1994. Il a aussi contribué à faire de ce sport un véritable mode de vie partagé à travers le monde.

Mais ne soyons pas naïf, le monde n'était pas aussi en paix que cela à la fin des sixties, et un autre Surf movie raconte très bien les changements intervenus au cours de la période 62-74. Plus réaliste, Big Wednesday dépeint la vie de trois surfeurs que les tourments de cette période (fin de l'innocence des sixties, guerre du Vietnam...) séparent. Ils se retrouvent finalement pour ce "Big Wednesday", un mercredi de 1974 où l'on enregistra la plus grande vague de Californie. Un documentaire, Surf now, Apocalypse later (souvent rediffusé sur Arte) analyse très bien les enjeux décrits dans le film.

Et si tout ce soleil et ces vagues en pellicule ne suffisent pas, alors on peut aussi ré-écouter en skatant Crazy for you, le premier album du groupe californien Best Coast, parfait disque de Pop Rock ensoleillée.


song "let's go surfing" by THE DRUMS
the endless summer by BRUCE BROWN, 1966
photo : vintage longboard in Waikiki ©National Geographic Society
graffiti by DEB

nuit et brouillard



En fouillant, l'été dernier, dans la bibliothèque paternelle, j'ai mis la main sur La trêve de Primo Levi. Ce livre, j'en avais entendu parlé et j'avais envie de le lire depuis un moment. J'avais lu, il y a quelques années, Si c'est un homme, son premier livre, le plus important, qui raconte l'horreur de son expérience à Auschwitz. Bouleversant.

Sorti en 1963 en Italie, mais seulement traduit en français en 1988, La trêve est le récit du long voyage qu'ont fait Primo Levi et les autres rescapés d'Auschwitz. En effet, en 1945 lorsque le camp de Buna est déserté par les SS et que les Russes les prennent en charge, les déportés n'imaginent pas que cela leur prendra 9 mois pour revenir dans leur pays d'origine.

A la libération du camp, beaucoup meurent de froid, de faim ou encore de maladie, avant même de pouvoir le quitter. L'Armée Rouge organise ensuite l'évacuation des survivants, d'abord dans un camp de transit, puis les transfère vers l'Est, car la guerre n'est pas finie. Ces transferts sont très mal organisés. Primo Levi et ses camarades d'infortune se sentent ballotés, condamnés à errer en train, parfois à pied ou encore en charrette, sans but réel, dans la campagne russe. Au cours de cette errance, il fait la connaissance parmi les rescapés de personnages extraordinaires qui, pour certains, ne feront que passer, comme Hurbinek, "un enfant de la mort, un enfant d'Auschwitz", quand d'autres aideront Levi à survivre à ce voyage, comme le Grec, homme malin et débrouillard. Ou encore Leonardo, le médecin rencontré à Buna, et Cesare, innocent et naïf. Les portraits que dresse Primo Levi sont forts et transcrivent une incroyable humanité au vu du sujet traité.

Au moment du rapatriement vers l'Italie, ils peuvent s'apercevoir que les Américains comme les Russes ne savent pas trop quoi faire d'eux. La désorganisation règne aussi à l'Ouest : manque d'eau, de nourriture, de chauffage ou de lits. Le retour ne se fait pas dans le confort.

Ce livre se lit comme un roman, même si ce n'est pas de la fiction. On est propulsé dans l'épuisant voyage de Levi, qui le conduit de la Pologne à Turin. Il y redécouvre la vie, la solitude, le besoin de relations humaines, les rires, et même le besoin d'avoir une occupation, un travail qui l'occupe mentalement. La trêve est, comme Si c'est un homme, un témoignage contre le silence qui a suivi le retour des déportés, contre l'indifférence de ceux qui n'ont pas vécu la Shoah. C'est aussi un livre sur l'espoir qui renaît, même si le chemin n'est pas simple, même si l'on ne revient jamais totalement.

Voila ce qu'écrit Primo Levi à la fin de son livre : "Je mis des mois à perdre l'habitude de marcher le regard au sol comme pour chercher quelque chose à manger ou à vite empocher pour l'échanger contre du pain."


Autres livres-témoignage sur la Shoah :
Si c'est un homme de Primo Levi
Le journal d'Hélène Berr
Carnets du ghetto de Varsovie d'Adam Czerniakow,


song "nuit et brouillard" by JEAN FERRAT
la trêve by PRIMO LEVI (Les cahiers Rouges / Grasset)

la ballade d'edie s.






















Que se cache-t-il derrière les grands yeux toujours tristes d'Edie Sedgwick ?
Toute personne ayant croisé ce regard, que ce soit en face à face, sur un écran de cinéma ou sur l'une des nombreuses photos parues de l'icône des 60's, se pose inévitablement la question. La jeune femme apparaît effectivement toujours un peu perdue ; en perdition. Jean Stein retrace cette trajectoire fatale dans une biographie très complète, intitulée Edie. Parue en 1982, puis traduite en français en 1987, c'est à la faveur de l'exposition Warhol de 2009 au Grand Palais à Paris que les Éditions Christian Bourgois ont réédité ce qui reste comme sa biographie officielle. Mais ce livre est aussi un témoignage sur "cette drôle de guerre qui restera dans nos mémoires sous le nom d'années soixante" comme l'écrit Norman Mailer dans la préface. Et Edie Sedgwick en fut une des plus belles victimes.

Figure emblématique, Edie Sedgwick était au sens propre une pauvre petite fille riche. Née à Santa Barbara en 1943 d'une famille de la grande bourgeoisie californienne, elle est la 7ème des huit enfants du couple Sedgwick. Son père, être narcissique et tyrannique, élève durement tous ses enfants. Désirant renvoyer en permanence une image virile et stricte de lui même, il abusera de son pouvoir sur sa descendance. Au minimum moralement ; plusieurs témoins laissant entrevoir l'éventualité d'inceste. De l'autre côté, la mère d'Edie est complètement effacée, dans l'ombre de cet homme trop imbu de sa personne pour voir les dégâts qu'il cause autour de lui. Adolescente, Edie perdra deux de ses frères : Minty qui se suicide alors qu'il est interné en hôpital psychiatrique et Bobby, également suicidaire, qui se tuera dans un accident de moto. À cette époque, elle est anorexique et connaît déjà beaucoup de problèmes psychologiques. Elle fera elle aussi plusieurs séjours en HP.
 
Elle réussit à s'évader de cet univers oppressant d'abord en faisant une école d'art à Cambridge, puis à 20 ans en s'installant à New York. Elle fréquente alors le milieu de la nuit en pleine effervescence. Sa beauté, son talent et son argent lui ouvrent toutes les portes. Rapidement, elle rencontre Andy Warhol par l'intermédiaire d'un ami commun : c'est le coup de foudre mutuel. Edie devient l'égérie de l'artiste le plus important de la fin du vingtième siècle. Il fait d'elle une de ses "superstars" au sein de la Factory. Il trouve en elle son pendant féminin. Edie adopte la même coupe de cheveux et la même couleur platine que Warhol et s'habille souvent comme lui. Ils sont alors inséparables. Elle devient la figure des nuits new yorkaises et connaît alors la gloire. Ses photos sont dans les journaux de mode (Vogue). Le Velvet Underground (Femme fatale) ou Dylan (Just like a woman), qui fut un temps son compagnon, vont écrire des chansons à son sujet. Elle commence aussi à avoir quelques références dans le cinéma indépendant. Elle inspira à Warhol beaucoup de ses premiers films (Vinyl, Beauty#2...).

Cet acmé trace néanmoins le chemin vers une splendide dégringolade. Usant et abusant des drogues dès son arrivée à New York, elle se perd peu à peu dans les excès. Sa trajectoire bascule dans le glauque. Fragilisée depuis sa plus tendre enfance, elle est rattrapée par ce passé qui va la dévorer petit à petit. Incapable de gérer sa propre vie, d'humeur instable, elle dépense sa fortune sans compter. Elle passe son temps entre bars, fêtes, séances sous amphètes chez son médecin charlatan et autres soirées orgiaques. À nouveau, elle fait de nombreux séjours en HP où elle subit des séances d'électrochocs à plusieurs reprises.


En 1967, elle tourne dans Ciao! Manhattan, un film semi-fictionnel basé sur sa propre vie. On y voit une Edie Sedgwick en complète oisiveté, sous l'emprise des drogues, retraçant au travers de divers flashbacks sa vie passée. À cette époque, elle se brouille avec Andy Warhol pour partir vivre avec Bob Dylan. Warhol, cruel, la raye de son univers. Elle est désormais persona non grata à la Factory et les deux amants platoniques ne se reverront jamais. Edie déménage au Chelsea Hotel. Elle manque mourir dans l'incendie de son appartement qu'elle a elle même provoqué. Ruinée (beaucoup de personnes peu scrupuleuses ont su profiter de ses largesses), elle doit retourner chez elle en Californie. En permanence sous médocs, elle navigue entre de nouveaux séjours à l'hôpital et une communauté de Hell's Angels. Elle rencontre Michael Post, de huit ans son cadet, qui l'épousera en juillet 1971. Elle meurt à la fin de cette même année d'une overdose de médicaments.

Cette biographie est particulière et extrêmement complète. Jean Stein a choisi de retranscrire la parole de plus de 250 témoins privilégiés ayant connu Edie Sedgwick, qu'elle a pu obtenir sur une période de 10 ans. On retrouve dans ces interviews montés à la manière d'un cut up tous les protagonistes de l'époque : des membres de sa famille, des figures du Pop Art (Andy Warhol, Gerard Malanga, Jasper Johns, Roy Lichtenstein), des membres de la Factory (Paul America, Paul Morrissey, Ondine) ou des écrivains talentueux (Truman Capote, Norman Mailer, Gore Vidal). Ce choix narratif permet de nous plonger sans ménagement dans le tourbillon de la vie d'Edie Sedgwick.

Lorsque Warhol apprit la mort d'Edie, il déclara brutalement : "I hardly knew her at all" (Je la connaissais à peine). Comme si finalement il n'avait pas réussi à saisir son égérie. Elle se sera assez peu livrée à ses amis et, même à la lecture de cette biographie, on a du mal à clairement la définir. Il semble qu'à l'instar de Warhol, le plus souvent les autres aient projeté leurs propres fantasmes sur elle. Néanmoins, beaucoup de témoins assurent qu'elle avait une grâce et un charisme incroyables, qu'elle possédait un véritable pouvoir magnétique, lui permettant d'arrêter le temps sur son passage.


song "la ballade d'edie s." by ETIENNE DAHO
edie by JEAN STEIN (Christian Bourgois)
photos : films by ANDY WARHOL et affiche Ciao! Manhattan
graffiti by BANKSY

femme fatale




Autant le dire tout de suite, même si Suite(s) impériale(s) est un bon roman, ce n'est pas le meilleur de Bret Easton Ellis. En 2005, la barre avait été placée assez haute avec son précédent livre, Lunar park, auto(science)fiction hallucinée et émouvante, dans laquelle il exorcisait ses démons. Suite(s) impériale(s) est la suite de son premier roman, Moins que zéro, sorti en 1985, qui l'avait propulsé à seulement 21 ans au sommet de la scène littéraire américaine, formant au côté de Tama Janowitz, Mark Lindquist et Jay MacInerney, le Brat Pack, expression créée par les médias et sensée représenter cette nouvelle génération d'auteurs américains à succès.

Moins que zéro nous plongeait dans la vie de la jeunesse dorée et désœuvrée de Los Angeles. Les personnages principaux, Clay, Blair, Trent, Julian, Rip, cyniques à souhait et bourrés de drogues, attendaient que leur adolescence passe. Puis, il y eut Les lois de l'attraction et surtout American psycho, sûrement le roman de Bret Easton Ellis le plus dérangeant. Enfin, en 1998, il sortait Glamorama, son livre sur le monde de la mode.

Vingt-cinq ans plus tard, on retrouve donc Clay de retour à Los Angeles pour les vacances de Noël. Mise en abyme intéressante : Clay aurait aimé devenir écrivain mais le livre sur sa vie a déjà été fait par un de ses amis de l'époque. Il s'agit de Moins que zéro, livre dans lequel ses secrets et ceux de ses comparses ont été révélés au public. À défaut, Clay est devenu scénariste pour le cinéma. Pendant son séjour à L.A., il doit également participer au casting du film issu de son dernier scénario.

On retrouve également les autres protagonistes de Moins que zéro. Ils n'ont pas vraiment changé, toujours les mêmes angoisses et les mêmes vices, seul leur physique a été modifié à coup de bistouri et de botox. L'apparence, toujours l'apparence. Ça n'a pas vraiment bien tourné pour eux, la vacuité de leur vie est confondante : un est devenu dealer, un autre protecteur d'escort girls. Clay les croise à la faveur de diverses soirées, parties et autres premières au Chinese Theatre. Il laisse la vie glisser sur lui à coups de vodka et de drogues en tout genre. Bret Easton Ellis dépeint avec un humour noir la face cachée et sordide d'un Hollywood décadent et pourri. Le détachement de Clay reste intact jusqu'à ce qu'il rencontre dans une de ces fêtes une magnifique jeune fille, Rain Turner. En mal de célébrité, elle cherche à devenir actrice, une maladie courante à Los Angeles. Malheureusement sans talent, elle arrondit ses fins de mois en faisant la call-girl. Clay ne sait pas s'il est amoureux, mais en tout cas la jeune femme le fascine. Elle, de son côté, voit en lui un moyen d'obtenir un rôle rapidement. Elle n'en est pas à son coup d'essai et est déjà passée entre les bras de ses amis et de ses ennemis.

On apprend au début du texte que Julian, l'ami de Clay, va mourir. Comment et pourquoi ? C'est l'objet de Suite(s) impériale(s). Il s'agit en définitive d'un roman noir façon Le grand sommeil de Raymond Chandler, dont cette citation ouvre le livre : "Pas de piège plus mortel que celui qu'on se fait à soi-même". Et Clay va s'y employer. Déjà grand paranoïaque, il se sent manipulé, reçoit des textos anonymes menaçants, une voiture le suit en permanence et son appartement est fouillé en son absence. Toujours cynique et insensible, il rejette ses sentiments comme il l'a fait toute sa vie, pour se protéger. D'ailleurs, à peine pense-t-il aimer Rain qu'une tonne de problèmes se posent à lui. Comment s'en sortira-t-il ? À vous de lire. Juste un indice avec la dernière phrase du livre : "je n'ai jamais aimé personne et j'ai peur des gens".

Suite(s) impériale(s) est un roman à suspense, mais malheureusement le récit ne va nulle part, et manque par moment de s'engluer dans la vie sans intérêt de Clay et de ses amis. Bret Easton Ellis est peut-être dans ce roman plus complaisant avec ses personnages, en tout cas moins acide que précédemment. On peut regretter qu'il n'ait pas suivi l'exemple de Jay McInerney, qui dans La belle vie en 2006, nous donnait des nouvelles de Russell et Corrine, les personnages principaux de Trente ans et des poussières, avec qui nous avions fait connaissance en 1992. En effet, McInerney avait alors choisi d'utiliser les événements du 11 septembre 2001 comme point de rupture dans la vie de ses personnages, qui déviaient ainsi de leur trajectoire toute tracée.

Mais le livre est sauvé par son écriture. On retrouve l'écriture vive et extrêmement précise qui ravira les aficionados de l'Américain. C'est un roman court et rythmé par des paragraphes assez ramassés. Bret Easton Ellis est toujours l'écrivain des fantasmes, qui nous laisse pataugeant entre rêve et réalité.



song "femme fatale" by THE VELVET UNDERGROUND & NICO
suite(s) impériale(s) by BRET EASTON ELLIS (Robert Laffont / Pavillons)
photo : "Hollywood sign"

évoluer en 3ème division























Pour toutes les personnes qui se demandent encore ce qui a pu se passer dans les vestiaires de l'Equipe de France de football lors de la Coupe du Monde 2010 catastrophique, un seul conseil : la lecture du roman 44 jours de David Peace.

L'auteur de roman noir nous fait vivre au quotidien, les 44 jours de Brian Clough, un des espoirs du football britannique des années soixante, dont la carrière fut brisée à la suite d'une grave blessure au genou, en tant que manager de Leeds United, équipe championne en titre en 1974. Dès les premières pages et son arrivée au club, il apparaît évident que son entreprise est vouée à l'échec. Fort de son titre de champion d'Angleterre avec la modeste équipe de Derby deux années plus tôt, Clough pense pouvoir changer les mentalités et le jeu de Leeds, qu'il juge brutal et provocateur. Il se heurte rapidement aux cadres de l'équipe qui refusent tout changement, encore sous la coupe de leur précédent entraîneur, Don Revie, et aux dirigeants, qui n'aiment pas du tout les manières et les différentes déclarations faites aux médias par leur nouveau manager, qui, il faut le dire, est une des plus grande gueule du football anglais.

L'idée intéressante de David Peace est de n'avoir pas respecté la chronologie et d'avoir réussi à jongler entre le passé et le présent en mettant en parallèle le récit relatant l'ascension de Clough pour gagner le titre avec Derby et chacune des journées cauchemardesques passées à Leeds, le précipitant un peu plus vers sa chute. Car c'est de cela dont il est question : de la descente aux enfers d'un homme, accompagnée de ses affres habituelles : trahisons, mesquineries, coups bas... On s'aperçoit alors qu'une même méthode de management peut à la fois fonctionner et échouer, en fonction du récepteur du discours. Adulé à Derby, Brian Clough n'a à Leeds aucune crédibilité, et a trop critiqué les joueurs par le passé pour pouvoir espérer être le patron dans le vestiaire qu'il fréquente de moins en moins.

Le talent de David Peace est d'avoir réussi à insuffler à force de détails une grande dose de suspense à son récit alors même que le lecteur connaît déjà la fin de l'histoire. Le style hachuré et abrupt y est pour beaucoup. Comme à son habitude, il nous plonge le plus souvent directement dans la noirceur des émotions, des tourments et des introspections de son héros. Héros/anti-héros, car Brian Clough, manager intègre au fort tempérament, voulant faire valoir des valeurs nobles telles que l'esprit d'équipe, la loyauté ou le beau jeu, est le plus souvent irrespectueux avec ses interlocuteurs, manipulateur par moment, et n'apparaît pas forcément sympathique. On s'accroche à ses combats car ses détracteurs emploient des méthodes pires encore pour le déstabiliser. Car à la fin, il s'agit surtout d'une lutte entre d'un côté un manager à la forte tête qui ne veut rien lâcher et les dirigeants/propriétaires du club de Leeds de l'autre qui ne veulent pas se voir dépouiller de leur pouvoir. Ces derniers bien aidés par les joueurs stars du club, qui ne veulent perdre aucun de leurs petits privilèges.

44 jours, biographie romancée, raconte la préhistoire du football moderne. Tous les ingrédients qui gangrènent ce sport sont déjà là à une moindre mesure, mais déjà le pervertissent : argent, corruption, joueurs traités comme des marchandises, magouille entre clubs, médiatisation à outrance et intervention politique. Domenech et ses joueurs n'ont rien inventé, ils font juste parti d'un système qui marche de plus en plus sur la tête.

Il n'y a pas toujours de morale à l'histoire, mais c'est le cas pour celle de Brian Clough, qui remporta en 1979 la Coupe d'Europe avec son équipe de Nottingham Forrest.

Il n'est pas nécessaire d'être un fan de football pour lire ce 44 jours, de la même façon qu'on n'a pas besoin d'être fan du crooner Dean Martin pour lire le Dino de Nick Tosches, car ce roman traite du football mais donne aussi en arrière plan une vision de l'Angleterre des 70's juste avant qu'elle ne plonge dans l'ultralibéralisme de Margaret Thatcher. David Peace aime d'ailleurs particulièrement cette période puisqu'il est également l'auteur d'une tétralogie noire et torturée (1974, 1977, 1980, 1983) inspirée par l'éventreur du Yorkshire, et de GB84, relatant les années Thatcher.


song "évoluer en 3ème division" by MIOSSEC
44 jours by DAVID PEACE (Rivages/Noir)
photo : Brian Clough with Leeds United in 1974

elephant stone



Les fêtes de fin d'année, et le 1er janvier particulièrement, sont souvent l'occasion de s'installer un après-midi entier bien profondément dans son canapé et de revoir quelques bon vieux classiques. Cette année, une fois vue la énième rediffusion du Père Noël est une ordure, j'ai inséré dans mon lecteur le DVD de The party.
The party, réalisé en 1968 par Blake Edwards, décédé en décembre dernier, est LE film culte par excellence. Chef d'œuvre burlesque, certains le vénèrent et d'autres le détestent pour ses gags absurdes à répétition. C'est l'histoire d'un acteur indien blacklisté (Peter Sellers) à la suite de multiples bourdes sur le tournage de son dernier film, qui se retrouve invité par erreur à une soirée organisée par un riche producteur hollywoodien. Le bon déroulement de cette soirée bourgeoise va être perturbé par ce petit homme atypique lâché dans cette maison comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. L'éléphant, le vrai, arrivera à la fin du film. Petit brun à la chaussure blanche, il enchaine les maladresses avec une grande désinvolture, que son innocent sourire rattrape tout juste à chaque fois.

Parfaitement mis en scène par Blake Edwards, le film est assez simple dans son déroulement. Il y a quasi unité de lieu. À part une scène introductive à l'extérieur et une autre en conclusion, tout le film se déroule dans un décor pop très 60's. Après un démarrage assez feutré, dans un faux rythme où le spectateur attend les gags à venir, le rythme s'accélère au moment du diner avec le serveur ivre (un classique du genre). Tout le procédé comique repose d'ailleurs dans ce crescendo imposé au rythme des gaffes et autres maladresses. Cela se finit dans un véritable chaos anarchique généralisé (esprit de mai 68), lors du lavage dans la piscine d'un éléphanteau recouvert de slogans hippie, introduit dans la villa par la fille du propriétaire et ses amis, qui dérape en soirée mousse où tout le monde finit à l'eau (le must : les trois plongeons involontaires de la maîtresse de maison au bord de la crise de nerfs). Incroyable apothéose finale où l'orchestre de jazz, comme sur le Titanic, continue à jouer, imperturbable, jusqu'à la fin. Le propriétaire des lieux abdiquant, contemplant le désastre un cigare à la bouche.

Au petit matin, le héros quitte les lieux du cataclysme, la jolie Claudine Longet à son bras, pour un retour en douceur au monde réel (belle redescente après cette montée d'acide). Au final, il fut peut être le moins ridicule, le plus naturel de cette soirée délirante. C'est lui qui a remporté le cœur de la belle, et surtout, grâce à lui, cette soirée sera la plus mémorable de toutes pour tous les convives.

À voir absolument en V.O. pour l'accent indien de Peter Sellers (et son célèbre "Birdy Num Num"), ce film à la folie douce est finement mis en musique par Henry Mancini, avec notamment la très jolie ritournelle Nothing to lose (à voir : ici), interprétée par l'actrice française Claudine Longet. The party est sûrement l'un des films burlesques les plus drôles depuis Chaplin et Keaton.


song "elephant stone" by THE STONE ROSES
the party by BLAKE EDWARDS
photo : from the party

sex & drugs & rock'n'roll



En cette période de crise mondiale, quelles solutions pour s'en sortir ?
En dehors des politiques de rigueurs préconisées par nos dirigeants, il ressort d'une étude, même superficielle, des séries TV américaines un paradigme certes pas nouveau, mais tout à fait intéressant. En quelques années, et depuis le renouveau des séries avec l'arrivée de Friends au milieu des 90's, la représentation de l'individu lambda est passé très rapidement du type "normal" qui travaille et a plein d'amis avec qui il peut partager ses joies et ses peines, à une personne qui doit se battre contre le reste du monde ou presque, plongée dans les problèmes jusqu'au cou et qui pour s'en sortir va devoir flirter avec le crime en devenant soit dealer (Weeds, Breaking Bad), ou call girl (Journal intime d'une call girl), sans même parler du héros de Dexter, qui, lui a besoin de tuer pour se réaliser.

Ce glissement dans la représentation des moyens utilisés et des valeurs sur nos écrans est assez représentatif de notre époque : oui, en période de crise, tous les moyens sont bons pour s'en sortir, comme il est bon d'utiliser toutes les méthodes pour déjouer le terrorisme. Depuis le 11 septembre 2001, de nouvelles séries comme 24 heures ou The Shield, laisse leur héros appliquer des méthodes d'interrogatoire de plus en plus violentes, qui on peut se le demander, ont peut-être servie à désinhiber en parti certains militaires à Abou Ghraib ou Guantanamo. Au point que l'armée américaine a elle-même pointé du doigt la série de Kiefer Sutherland, demandant de limiter les scènes de torture car elle donnait un peu trop d'idées aux G.I. US.

Alors, les séries américaines sont-elles le reflet de notre société individualiste et violente ou simplement en pointent-elle les excès marginaux ? Vous ne trouverez pas de réponses ici. Simplement, il faut se faire désormais à l'idée de voir nos héros avec tous leurs défauts et leurs failles, décrits le plus froidement possible : les médecins (Dr House) et infirmières (Nurse Jackie) ne peuvent plus faire leur métier sans être défoncés, les pompiers sont suicidaires (Rescue me), l'écrivain Hank Moody, personnage principal de Californication, ne peut s'empêcher de sniffer chaque ligne de coke et de sauter sur chaque femme qu'il croise.

En fait, il n'y a plus aucun tabous pour les scénaristes des séries américaines, et cela est plutôt un signe de bonne santé de la société américaine finalement. Le public semble suffisament adulte pour suivre des séries ayant pour héros des serial killers, des junkies, des échangistes (Swingtown), ou encore des mormons polygames (Big love)...

J'ai précisé "société américaine", car je ne pense pas que nous en soyons encore là en France. Je me suis toujours demandé quelle tête ferait un responsable des programmes si un auteur venait "pitcher" sa série comme suit : "alors c'est l'histoire d'un prof de physique-chimie qui apprend qu'il a un cancer et qui pour aider sa famille se met à fabriquer et à dealer de la meth." Et bien cette histoire, c'est celle de Breaking Bad, dont la troisième saison vient de se terminer. Et il apparaît au vu de la frilosité des chaines de télévision française (à part Canal+ peut-être : avec Pigalle, la nuit ou Brako) que personne n'aurait investi sur ce thème. Mais les réseaux américains y croient encore, et même en période de crise, continuent à produire de nouveaux projets sur des thèmes de plus en plus risqués. Vite la suite !


song "sex & drugs & rock'n'roll" by IAN DURY
photos : Weeds & Breaking Bad