let's go surfing



Voilà, ça y est, nous arrivons à la période de l'année que je déteste le plus. Celle où l'été s'en va sans prévenir. Les journées raccourcissent à vue d'œil et le soleil laisse la place au gris des nuages et à la pluie intermittente. Seul espoir, l'été indien, cette sorte de mini-réplique insuffisante qui cachera à peine les effets de l'automne.

Alors, que faire ? Garder l'esprit de l'été le plus tard possible. Ce sera toujours cela de gagné. Manger en terrasse, refuser de mettre un pull ou sa grosse veste d'hiver, laisser les fenêtres ouvertes... Chacun trouvera son moyen de résistance. Mais si cela ne suffit pas, on peut aussi se replonger dans le film qu'il faut en cette période : The endless Summer.

Tourné en 1966 par Bruce Brown, ce film culte représente le fantasme ultime de tous les amoureux de l'été et du surf. Robert August et Mike Hynson, deux surfeurs californiens, décident de suivre l'été à travers le monde pour découvrir, un continent après l'autre, les meilleures vagues et les surfer. Ils vont ainsi parcourir l'Afrique de l'Ouest et du Sud, l'Australie, la Nouvelle-Zélande ou encore Tahiti.

Comme tout voyage, c'est aussi un prétexte pour faire des rencontres, la mer servant de lien. En Côte d'Ivoire, malgré la barrière de la langue, ils initient de jeunes pécheurs au longboard. Pour leurs débuts, ces derniers, touchés par le virus, rentrent dans l'eau avec une planche en bois en guise de bodyboard. En Afrique du Sud, un automobiliste les prend en stop pour les mener sur la côte de leur rêve et finira par leur servir de chauffeur pendant trois semaines. C'est dans ce pays, à Cape St-Francis, que les deux surfeurs découvrent la vague parfaite (à voir : ici). Ils y expérimentent également le surf sur dune de sable.

En Australie, la langue commune aide à faire des rencontres et notamment de quelques jolies surfeuses. Malheureusement, les vagues ne sont pas au rendez-vous. Ils ont peur qu'il en soit de même à Tahiti où les locaux les découragent à coup de "Il n'y a pas de vague à Tahiti". A force de persévérance, ils découvrent quelques spots uniques dont cette vague avant-arrière plutôt rare qui permet de surfer vers la côte mais aussi vers le large.

Ce tour du monde se termine à Hawaï, qui est peut-être le concentré parfait de ce voyage : vagues parfaites et été quasi permanent. Parfois un peu trop stéréotypé quant à la présentation des territoires traversés (mais il faut se rappeler qu'on est au milieu des 60's), on peut regretter également l'absence de spots un peu plus aventureux tels que Bali, le Japon ou encore le Pérou. Mais l'exhaustivité n'est pas le but de ce film-documentaire très réussi. Les images sont belles, la musique de The Sandals rythme toutes les scènes de surf et le commentaire est assez drôle. The endless Summer a ainsi inauguré ce nouveau style : le Surf movie. S'ensuivra dans les années 70 et 80, une ribambelle de film comme Five Summer stories, Storm riders ou encore The endless Summer II, sorti en 1994. Il a aussi contribué à faire de ce sport un véritable mode de vie partagé à travers le monde.

Mais ne soyons pas naïf, le monde n'était pas aussi en paix que cela à la fin des sixties, et un autre Surf movie raconte très bien les changements intervenus au cours de la période 62-74. Plus réaliste, Big Wednesday dépeint la vie de trois surfeurs que les tourments de cette période (fin de l'innocence des sixties, guerre du Vietnam...) séparent. Ils se retrouvent finalement pour ce "Big Wednesday", un mercredi de 1974 où l'on enregistra la plus grande vague de Californie. Un documentaire, Surf now, Apocalypse later (souvent rediffusé sur Arte) analyse très bien les enjeux décrits dans le film.

Et si tout ce soleil et ces vagues en pellicule ne suffisent pas, alors on peut aussi ré-écouter en skatant Crazy for you, le premier album du groupe californien Best Coast, parfait disque de Pop Rock ensoleillée.


song "let's go surfing" by THE DRUMS
the endless summer by BRUCE BROWN, 1966
photo : vintage longboard in Waikiki ©National Geographic Society
graffiti by DEB

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