elephant stone



Les fêtes de fin d'année, et le 1er janvier particulièrement, sont souvent l'occasion de s'installer un après-midi entier bien profondément dans son canapé et de revoir quelques bon vieux classiques. Cette année, une fois vue la énième rediffusion du Père Noël est une ordure, j'ai inséré dans mon lecteur le DVD de The party.
The party, réalisé en 1968 par Blake Edwards, décédé en décembre dernier, est LE film culte par excellence. Chef d'œuvre burlesque, certains le vénèrent et d'autres le détestent pour ses gags absurdes à répétition. C'est l'histoire d'un acteur indien blacklisté (Peter Sellers) à la suite de multiples bourdes sur le tournage de son dernier film, qui se retrouve invité par erreur à une soirée organisée par un riche producteur hollywoodien. Le bon déroulement de cette soirée bourgeoise va être perturbé par ce petit homme atypique lâché dans cette maison comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. L'éléphant, le vrai, arrivera à la fin du film. Petit brun à la chaussure blanche, il enchaine les maladresses avec une grande désinvolture, que son innocent sourire rattrape tout juste à chaque fois.

Parfaitement mis en scène par Blake Edwards, le film est assez simple dans son déroulement. Il y a quasi unité de lieu. À part une scène introductive à l'extérieur et une autre en conclusion, tout le film se déroule dans un décor pop très 60's. Après un démarrage assez feutré, dans un faux rythme où le spectateur attend les gags à venir, le rythme s'accélère au moment du diner avec le serveur ivre (un classique du genre). Tout le procédé comique repose d'ailleurs dans ce crescendo imposé au rythme des gaffes et autres maladresses. Cela se finit dans un véritable chaos anarchique généralisé (esprit de mai 68), lors du lavage dans la piscine d'un éléphanteau recouvert de slogans hippie, introduit dans la villa par la fille du propriétaire et ses amis, qui dérape en soirée mousse où tout le monde finit à l'eau (le must : les trois plongeons involontaires de la maîtresse de maison au bord de la crise de nerfs). Incroyable apothéose finale où l'orchestre de jazz, comme sur le Titanic, continue à jouer, imperturbable, jusqu'à la fin. Le propriétaire des lieux abdiquant, contemplant le désastre un cigare à la bouche.

Au petit matin, le héros quitte les lieux du cataclysme, la jolie Claudine Longet à son bras, pour un retour en douceur au monde réel (belle redescente après cette montée d'acide). Au final, il fut peut être le moins ridicule, le plus naturel de cette soirée délirante. C'est lui qui a remporté le cœur de la belle, et surtout, grâce à lui, cette soirée sera la plus mémorable de toutes pour tous les convives.

À voir absolument en V.O. pour l'accent indien de Peter Sellers (et son célèbre "Birdy Num Num"), ce film à la folie douce est finement mis en musique par Henry Mancini, avec notamment la très jolie ritournelle Nothing to lose (à voir : ici), interprétée par l'actrice française Claudine Longet. The party est sûrement l'un des films burlesques les plus drôles depuis Chaplin et Keaton.


song "elephant stone" by THE STONE ROSES
the party by BLAKE EDWARDS
photo : from the party

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